lundi 24 août 2009

Palestine : "On pille les organes de nos fils"


The International Solidarity Movement


Palestine - 23-08-2009



Bilal Ahmed Ghanan, 19 ans, a été tué par les soldats israéliens, qui ont emporté son corps. Le corps a été rendu à sa famille avec une suture allant de l'abdomen au menton - Photo: Donald Boström


Palestine : "On pille les organes de nos fils" Par Donald Bostrom Des Palestiniens accusent l’armée israélienne de voler des organes à ses victimes. Donald Boström raconte le scandale international des transplantations d’organes – et comment lui-même a été le témoin d’une atteinte au corps d’un Palestinien de 19 ans

Vous pouvez m'appeler un "entremetteur", a déclaré Levy Izhak Rosenbaum, de Brooklyn, USA, sur un enregistrement secret réalisé par un agent du FBI qu'il croyait être un client. Dix jours plus tard, fin juillet de cette année, Rosenbaum a été arrêté et un vaste trafic d’organes et de blanchiment d'argent, digne des Soprano, a été démasqué dans le New Jersey, impliquant des rabbins, des élus et des fonctionnaires.



Le travail d’entremetteur de Rosenbaum n'a rien à voir avec le romantisme. Il s'agissait d'achat et de vente au marché noir de reins provenant d’Israël. Rosenbaum affirme qu'il achète des reins à des gens modestes pour 10,000 $ et les revend ensuite à des patients désespérés aux USA pour 160.000 $. Le temps d’attente pour un rein obtenu par les voies légales est en moyenne de 9 ans. Les accusations ont ébranlé l’industrie américaine de la transplantation. Si elles sont vraies, c’est la première fois qu’un trafic d'organes est documenté aux USA, ont déclaré des experts au New Jersey Real-Time News. A la question de savoir combien d'organes il a vendu, Rosenbaum répond: «Pas mal. Et je n'ai jamais échoué», se vante-t-il. Son commerce a duré pendant très longtemps. Francis Delmonici, un professeur de chirurgie de transplantation à l'Université d’Harvard et membre du conseil d'administration de la National Kidney Foundation (Fondation nationale du rein), indique au même journal que le trafic d'organes, semblable à celui signalé en provenance d’Israël, a lieu dans d'autres endroits de la planète. On estime qu’environ 10% des 63 000 transplantations de reins dans le monde sont illégales, selon Delmonici. Les pays soupçonnés de ces activités sont le Pakistan, les Philippines et la Chine, où les organes seraient prélevés sur des prisonniers exécutés. Mais les Palestiniens soupçonnent aussi fortement Israël de capturer des jeunes hommes qui lui serviraient à leur corps défendant, comme au Pakistan et en Chine, de réserves d’organes avant d’être tués. Une accusation très grave, avec suffisamment de points d’interrogations pour motiver la Cour internationale de Justice (CIJ) à ouvrir une enquête sur d'éventuels crimes de guerre. Israël a été à maintes reprises critiqué pour sa gestion contraire à l’éthique des organes et des greffes. La France a été parmi les pays qui ont cessé la collaboration d'organes avec Israël dès les années 90. Le Jerusalem Post a écrit que «les autres pays européens devraient suivre l'exemple de la France prochainement." Depuis le début des années 2000, la moitié des reins greffés à des Israéliens ont été achetés illégalement en Turquie, en Europe de l'Est ou en Amérique latine. Les autorités sanitaires israéliennes sont totalement au courant de ce commerce, mais ne font rien pour l'arrêter. Lors d'une conférence en 2003, il a été démontré qu’Israël est le seul pays occidental dont le corps médical ne condamne pas le commerce illégal d'organes et qui ne prend aucune mesure légale contre les médecins qui participent à ce commerce illégal. Au contraire, les médecins-chefs des grands hôpitaux israéliens sont impliqués dans la plupart des transplantations illégales, selon le quotidien suédois Dagens Nyheter du 5 Décembre 2003. Au cours de l'été 1992, Ehud Olmert, alors ministre de la Santé, avait tenté de régler la question de la pénurie d'organes en lançant une grande campagne visant à trouver des volontaires israéliens pour des dons d'organes post mortem. Un demi-million de tracts furent diffusés dans les journaux locaux, invitant les Israéliens à s’inscrire pour des dons d’organes après leur mort. Ehud Olmert avait été lui-même la première personne à s'inscrire. Deux semaines plus tard, le Jerusalem Post signalait que la campagne avait été un succès. Pas moins de 35.000 personnes s’étaient inscrites, contre 500 par mois auparavant. Toutefois, dans le même article, la journaliste Judy Siegel écrivait que l'écart entre l'offre et la demande était toujours important. 500 personnes étaient sur liste d’attente pour une greffe de rein, mais que seules 124 transplantations pourraient être réalisées. Sur les 45 personnes ayant besoin d'un nouveau foie, trois seulement pouvaient être opérées en Israël. Pendant cette campagne, de jeunes hommes palestiniens ont commencé à disparaître dans les villages de Cisjordanie et de Gaza. Des soldats israéliens les ramenaient morts au bout de 5 jours, le corps ouvert. Parler de ces corps charcutés terrorisait la population des territoires occupés. Il y avait des rumeurs d'une augmentation spectaculaire du taux de disparition de jeunes hommes, avec des enterrements nocturnes de corps autopsiés. J'étais dans la région à l'époque, je travaillais sur un livre. À plusieurs reprises, j'ai été contacté par le personnel de l'ONU préoccupé par l'évolution de la situation. Les personnes qui me contactaient disaient que des vols d’organes avaient certainement lieu, mais qu'ils étaient empêchés d’agir contre cela. Ayant trouvé un réseau de diffusion pour le reportage, je me suis alors déplacé dans le secteur pour interroger un grand nombre de familles palestiniennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza : j’ai rencontré des parents qui ont raconté comment les organes de leur fils avaient été prélevés, avant d'être tués. Un des exemples que j'ai trouvé lors de ce sinistre voyage fut celui le jeune lanceur de pierres, Bilal Ahmed Ghanan. Il était près de minuit quand retentit le rugissement d'un moteur d’une colonne de l’armée israélienne à la périphérie d’Imatin, un petit village dans le nord de la Cisjordanie. Les deux mille habitants ont été réveillés. Ils se tenaient, ombres silencieuses dans l'obscurité, certains couchés sur les toits, d'autres cachés derrière les rideaux, les murs ou les arbres qui fournissaient une protection pendant le couvre-feu, mais offraient toujours une vue complète de ce qui allait devenir la tombe du premier martyr du village. Les militaires avaient coupé l'électricité et le secteur était maintenant une Zone Militaire Fermée – pas même un chat ne pouvait sortir sans risquer sa vie. L'insupportable silence de la nuit noire était seulement interrompu par des sanglots silencieux. Je ne me souviens pas si nos frissons étaient dus au froid ou à la tension. Cinq jours plus tôt, le 13 Mai 1992, une force spéciale israélienne avait utilisé l'atelier de menuiserie du village pour tendre une embuscade. La personne pour qui l’action avait été mise en place était Bilal Ahmed Ghanan, l'un des jeunes lanceurs de pierres palestiniens qui menait la vie dure aux soldats israéliens. En tant que l’un des principaux lanceurs de pierres, Bilal Ghanan, était recherché par l’armée depuis quelques d'années. Avec d'autres garçons lanceurs de pierres, il se cachait dans les montagnes de Naplouse, sans toit au-dessus de sa tête. Se faire prendre signifiait la torture et la mort pour ces garçons : ils devaient donc rester dans les montagnes, à tout prix. Le 13 Mai, Bilal a fait une exception, lorsque pour une raison inconnue, il est passé sans protection devant l'atelier de menuiserie. Pas même Talal, son frère aîné, ne sait pourquoi il a pris ce risque. Peut-être les garçons étaient-ils sortis pour se réapprovisionner, leurs réserves de nourriture étant épuisées. Tout s'est déroulé selon le plan de la force spéciale israélienne. Les soldats ont écrasé leurs cigarettes, posé leurs canettes de Coca-Cola, et ont visé calmement à travers la fenêtre brisée. Quand Bilal a été suffisamment proche, ils n’ont eu qu’à tirer sur la gâchette. Le premier coup l’a frappé à la poitrine. Selon des villageois qui ont été témoins de l'incident, il a été touché par une balle dans chaque jambe. Deux soldats sont alors descendus en courant de l'atelier de menuiserie et ont tiré à nouveau sur Bilal dans le ventre. Puis, ils l’ont attrapé par les pieds et l’ont traîné sur les vingt marches en pierre de l'escalier de l’atelier. Les villageois racontent que les gens de l'ONU et du Croissant-Rouge se trouvaient à proximité, ont entendu la décharge et sont venus à la recherche de blessés ayant besoin de soins. Une discussion a eu lieu pour savoir qui devrait se charger de la victime. Les discussions se sont terminées avec le chargement de Bilal grièvement blessé dans une jeep par les soldats israéliens qui l’ont emmené à la sortie du village, où un hélicoptère de l’armée les attendait. Le garçon a été transporté vers une destination inconnue de sa famille. Cinq jours plus tard, il est revenu mort, enveloppé dans un tissu vert d’hôpital. Un villageois a reconnu le capitaine Yahya, le chef de la colonne de l’armée, comme étant celui qui avait transporté Bilal depuis le centre d’autopsie d’ Abou Kabir, à l'extérieur de Tel Aviv, jusqu’à son dernier lieu repos. "Le capitaine Yahya est le pire de tous», a murmuré le villageois à mon oreille. Après que Yahya eut fait décharger le corps et changer le tissu vert contre un autre en coton léger, certains hommes de la famille de la victime ont été choisis par les soldats pour creuser la tombe et mélanger le ciment. Malgré le bruit marqué des pelles, nous pouvions entendre les rires des soldats qui échangeaient quelques plaisanteries en attendant de rentrer chez eux. Quand Bilal a été mis en terre, sa poitrine a été découverte. Soudain, il est devenu clair pour les quelques personnes présentes à quel genre d'abus le garçon avait été exposé. Bilal n'était pas le premier jeune Palestinien à être enterré avec une incision du ventre jusqu'au menton et les spéculations allaient bon train sur le pourquoi de ces sutures. Les familles en Cisjordanie et à Gaza étaient sûres de ce qui était arrivé à leurs fils : «Nos fils sont utilisés comme donneurs d'organes involontaires», m’a dit un proche de Khaled de Naplouse, de même que la mère de Raed de Jénine et les oncles de Mahmoud et Nafes dans la bande de Gaza, qui ont tous disparu pendant un certain nombre de jours avant de revenir de nuit, morts et autopsiés. "Pourquoi sinon garder les corps pendant au moins cinq jours avant de nous laisser les enterrer? Qu'est-il arrivé aux corps pendant cette période? Pourquoi effectuent-ils une autopsie, contre notre volonté, lorsque la cause du décès est évidente? Pourquoi les corps sont-ils rendus de nuit? Pourquoi avec une escorte militaire? Pourquoi la zone est-elle bouclée pendant l'enterrement? Pourquoi l'électricité est-elle coupée?" L’oncle de Nafe était bouleversé, et il avait beaucoup de questions. Les proches des Palestiniens morts n’avaient plus de doutes quant aux raisons de ces meurtres, mais le porte-parole de l'armée israélienne affirmait que les allégations de vol d'organes étaient des mensonges. Toutes les Palestiniens qui sont tués sont autopsiés, c’est la routine, dit-il.Bilal Ahmed Ghanem a été l'un des 133 Palestiniens tués de différentes façons cette année-là. Selon les statistiques palestiniennes, les causes des décès ont été: tué dans la rue, une explosion, par des gaz lacrymogènes, délibérément écrasé, pendu en prison, tué à l'école, tué à la maison, etc. Les 133 personnes tuées avaient entre 4 mois et 88 ans. Seule la moitié d'entre elles, 69 victimes, ont été autopsiées. L'autopsie « de routine » des Palestiniens tués - dont parlait le porte-parole de l'armée – ne reflète pas la réalité dans les territoires occupés. Les questions demeurent. Nous savons qu'Israël a un grand besoin d'organes, qu’il existe un vaste commerce illégal d'organes, qui a lieu depuis de nombreuses années maintenant, que les autorités sont conscientes de cela et que les médecins à des postes de direction dans les grands hôpitaux y participent, ainsi que des fonctionnaires à différents niveaux. Nous savons aussi que des jeunes hommes palestiniens ont disparu, qu’ils ont été ramenés au bout de cinq jours, de nuit, dans un secret absolu, recousus après avoir été ouverts du menton à l'abdomen, charcutés et recousus. Il est temps d'apporter de la clarté sur ce commerce macabre, de faire la lumière sur ce qui se passe et ce qui s’est passé dans les territoires occupés par Israël depuis le début de l'Intifada. Source: ”Våra söner plundras på sina organ” (Aftonbladet Kultur) - article publié le 17 Août 2009

Source : http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8390&lg=en


Traduction : MG/FG

mardi 28 juillet 2009

Revirement d'Obama dans le conflit israélo-palestinien?

l'EXPRESS
Par Etienne Bodard, publié le 28/07/2009 18:46 - mis à jour le 28/07/2009 19:15
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/revirement-d-obama-dans-le-conflit-israelo-palestinien_777343.html

La paix est possible entre Israël et la Palestine. Du moins, le président américain tente-t-il de s'en convaincre, sans forcément trouver les clés d'un accord difficile à dessiner.
"La rencontre a été très productive". C'est en ces termes que George Mitchell a qualifié son entrevue avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, le 28 juillet à Jérusalem. Pourtant, les négociations menées par l'envoyé spécial du président Obama pour le Proche-Orient sont loin d'être concluantes. Au point de remettre en cause la stratégie diplomatique de la Maison-Blanche.
L'administration américaine exige du gouvernement israélien ni plus ni moins que le respect de la "feuille de route" acceptée en 2003. Ce document mis au point par le Quartet diplomatique (Etats-Unis, Union européenne, Russie, Organisation des Nations-unies) reprend les propositions élaborées dans le rapport Mitchell sur le gel des colonies juives de peuplement dans les territoires de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
Face à l'opposition de Benjamin Netanyahou qui revendique la construction de nouvelles habitations dans les colonies existantes afin de répondre à la croissance démographique naturelle, Barack Obama a été contraint d'assouplir sa position. Contrairement à ce qu'il affirmait dans son discours du Caire du 4 juin, il accepterait que le gel total ne prenne effet qu'à l'achèvement de la construction, déjà planifiée, des 2500 logements dans ces colonies.

Honorer la promesse d'Ariel Sharon
Ce renoncement, même s'il n'est pas encore officiellement confirmé, est déjà très critiqué par Saëb Erakat, négociateur palestinien, qui accuse Israël de n'avoir pas respecté ses engagements "sur le gel de la colonisation, la réouverture des institutions palestiniennes à Jérusalem-Est, le démantèlement des colonies sauvages et la libération des prisonniers palestiniens".
Benjamin Netanyahou a tout de même fait un pas vers la reprise des négociations pour la paix avec les Palestiniens en admettant la solution d'un Etat palestinien, dont les frontières sont à définir, et en déclarant vouloir honorer la promesse d'Ariel Sharon de raser 23 colonies sauvages.
Reste que la reprise des discussions est largement conditionnée par la politique américaine au Proche-Orient. Or, l'insistance initiale du président américain à faire des colonies la priorité n'est pas partagée dans la région. Aussi bien l'Arabie Saoudite qu'Israël refusent que la question de la colonisation soit un préalable à la présentation d'un plan de paix qui permettrait de relancer les pourparlers entre Israéliens et Palestiniens.
C'est à se demander si l'empressement de Barack Obama ne cache pas plus vraisemblablement une absence de stratégie viable pour trouver une issue durable au conflit israélo-palestinien.

Incursion de l'armée israélienne dans la bande de Gaza (groupes palestiniens)

France Info AFP
28/07/2009-[17:37] - AFP
http://www.france-info.com/spip.php?article324319&theme=69&sous_theme=69

GAZA, 28 juil 2009 (AFP) - L’armée israélienne a effectué une incursion mardi près de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, où elle a eu un accrochage avec des groupes armés palestiniens, a-t-on appris auprès de ces formations.
Les Brigades Al-Quds, la branche armée du Jihad islamique, ont affirmé dans un communiqué avoir tiré trois roquettes RPG contre les soldats israéliens entrés 100 mètres à l’intérieur du territoire palestinien. De leur côté, les Brigades Abou Ali Moustapha, le groupe armé du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), ont indiqué avoir eu un échange de tirs avec les soldats israéliens. Les deux groupes n’ont pas fait état de victimes. Un porte-parole de l’armée israélienne a refusé de confirmer l’incursion, se contentant d’indiquer que les soldats avaient opéré "le long de" la clôture de sécurité entre Israël et la bande de Gaza. Il a précisé que les activistes palestiniens avaient tiré un obus de mortier qui avait atterri à l’intérieur de la bande de Gaza.

Gaza : 8 morts et 5 disparus dans les tunnels clandestins

leParisien.fr
28.07.2009, 10h16 Mise à jour : 12h08
http://www.leparisien.fr/international/gaza-8-morts-et-5-disparus-dans-les-tunnels-clandestins-28-07-2009-592613.php


L'effondrement, mardi, d'un tunnel de contrebande entre la bande de et l' a fait un , un palestinien âgé de 23 ans, et cinq autres personnes sont portées disparues.
Cet accident est le second qui survient en quelques jours. L'effondrement d'un autre tunnel dimanche avait fait sept morts, dont six ont été retrouvés lors de recherches effectuées lundi.

Ces tunnels sont fréquemment utilisés par les palestiniens pour transporter toutes sortes de biens et Israël soupçonne le Hamas d'y faire transiter des armes provenant d'Iran.
Creusés le long des 14 km de frontière entre la bande de Gaza et le territoire égyptien, ces tunnels forment un véritable labyrinthe et représentent surtout une activité économique très rentable. Longs d'environ 500 mètres ils permettent de faire passer des vivres, de l’essence, des ordinateurs ou encore du bétail.
Israël affirme en avoir détruit des dizaines lors de son offensive à Gaza en décembre et janvier, contre le mouvement islamiste Hamas qui contrôle ce territoire palestinien. La bande de Gaza est bouclée par Israël depuis que le Hamas en a pris le contrôle en juin 2007, lors d'un coup de force contre le mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas
Israël soutient que le Mouvement de la résistance islamique se fait livrer armes et missiles de moyenne portée de fabrication iranienne via ces tunnels. Les usagers démentent ces affirmations et affirment utiliser les tunnels pour des raisons commerciales.

samedi 27 juin 2009

Scott Ritter on “Target Iran: The Truth About the White House’s Plans for Regime Change” (NEW BOOK)


democracynow


October 16, 2006



Scott Ritter on “Target Iran: The Truth About the White House’s Plans for Regime Change”
Former UN Weapons Inspector Scott Ritter: “The path that the United States is currently embarked on regarding Iran is a path that will inevitably lead to war. Such a course of action will make even the historical mistake we made in Iraq pale by comparison.”

Twenty-five ministers from the European Union are expected to meet tomorrow to ask the U.N. Security Council to impose sanctions on Iran. They say sanctions are necessary because of Iran’s refusal to halt uranium enrichment. Though Iran contends its nuclear program is for generating electricity, the U.S. and some of its allies allege it is trying to develop atomic weapons.
On Saturday, Iran’s Foreign Ministry spokesman, Mohammad Ali Hosseini, said that Western threats to impose sanctions were part of a “psychological war” and that the Islamic Republic was more determined than ever to pursue peaceful nuclear technology.
A new book by former weapons inspector–Scott Ritter–claims that the Bush Administration is determined to wage war against Iran. In “Target Iran: The Truth About the White House’s Plans for Regime Change,” Ritter examines the administration’s regime-change policy and the potential of Iran to threaten US national security interests.
Scott Ritter, Ritter served from 1991 to 1998 as a United Nations weapons inspector in Iraq in the United Nations Special Commission (UNSCOM). His new book is, “Target Iran: The Truth About the White House’s Plans for Regime Change.” His previous book is “Iraq Confidential.”

AMY GOODMAN: A new book by former weapons inspector, Scott Ritter, claims the Bush administration is determined to wage war against Iran. In Target Iran: The Truth About the White House’s Plans for Regime Change, Scott Ritter examines the administration’s regime change policy and the potential of Iran to threaten U.S. national security interests. He writes, “The path the United States has currently embarked on regarding Iran is a path that will inevitably lead to war. Such a course of action will make even the historical mistake we made in Iraq pale by comparison,” he writes. Scott Ritter joins us in the studio now. Welcome to Democracy Now!
SCOTT RITTER: Well, thanks.
AMY GOODMAN: What do you think is the key to understand about Iran right now, about the U.S., well, about your title targeting—Target Iran?
SCOTT RITTER: Well, the most important thing is to understand the reality that Iran is squarely in the crosshairs as a target of the Bush administration, in particular, as a target of the Bush administration as it deals—as it relates to the National Security Strategy of the United States. You see, this isn’t a hypothetical debate among political analysts, foreign policy specialists. Read the 2006 version of the National Security Strategy, where Iran is named sixteen times as the number one threat to the national security of the United States of America, because in the same document, it embraces the notion of pre-emptive wars of aggression as a legitimate means of dealing with such threats. It also recertifies the Bush administration doctrine of regional transformation globally, but in this case particularly in the Middle East. So, we’re not talking about hypotheticals here, regardless of all the discussion the Bush administration would like you to believe there is about diplomacy. There is no diplomacy, as was the case with Iraq. Diplomacy is but a smokescreen to disguise the ultimate objective of regime change.
AMY GOODMAN: Can you talk about the difference in approach the U.S. takes to North Korea, which has, according to their own reports, set off a nuclear bomb, and Iran?
SCOTT RITTER: Well, the only thing that the Bush administration’s approach towards North Korea and the Bush administration’s approach towards Iran have in common is that the endgame is regime change. Other than that, what you see—I guess the other thing they have in common is the total incoherence of their approach. Look, North Korea and Iran, you can’t compare; it’s apples and oranges.
North Korea is a declared nuclear power. They even declared their intent to have nuclear weapons. They haven’t hidden this from anybody. They withdrew from the Non-Proliferation Treaty in total conformity with the rule of law. They put the world on notice. They said, we will not participate. They gave them the appropriate timeline. They invited the inspectors out. And then, surprise, surprise, despite the fact that the Bush administration said, “Well, they’re just bluffing,” well, they’re not bluffing. They just popped one off. And guess what. If we continue to push North Korea irresponsibly—because again, what are we talking about here?
What do we want to achieve in North Korea? Do we really care about the North Korean people, want human rights to—no, regime change. This is all about regime change. This is about the United States being able to dictate the terms of coexistence with everybody else in the world. Do people understand that our policy towards China is regime change? Do they understand what the ramifications of that is? That’s what’s going on with North Korea. And we shouldn’t be surprised that they did exactly what they said they were going to do.
Now, we take Iran. Iran is a nation that says, “We don’t have a nuclear weapons program. We have no intention.” In fact, when North Korea exploded their device, the Iranians condemned it. They said nuclear weapons cannot be part of a global equation. And yet, we continue to try and lump them together as if North Korea and Iran are part and parcel of the same policy. Well, maybe they are part and parcel of the same incoherent approach that the Bush administration has taken to dealing with nuclear proliferation.
AMY GOODMAN: Scott Ritter, you just returned from Iran?
SCOTT RITTER: I came—I was in Iran in early September, yes.
AMY GOODMAN: And what did you do there?
SCOTT RITTER: I went there as a journalist for Nation magazine. I was there to research an article that hopefully will come out some time in November. You know, it was funny, the Iranian government, like many governments, says one thing, does another. I had a whole agenda that had been agreed upon in advance, that I was going to go and interview X, interview Y, visit sites, see etc. And I got there to find out that the Iranian government, regardless of what we had coordinated here in the United States, had no clue (a) that I was coming and (b) that I had an agenda. So, I show up in Iran, and I’m on my own.
What an eye-opening experience to be on your own in a nation that has been called an Islamic fascist state. I have been to dictatorships in the Middle East. I have been to nations that have a high security profile. Iran is not one of these nations. I’m a former intelligence officer who has stated some pretty strong positions on Iran, and yet I had full freedom of movement in Iran with no interference whatsoever. And as a result, although I didn’t have the approved agenda, I had my own agenda, which allowed me to interview senior government officials, senior military officials, senior intelligence officials, and to visit sites that were deemed sensitive. The conclusion is that the American media has gotten it wrong on Iran. It’s a very modern, westernized, pro-Western, and surprisingly pro-American country that does not constitute a threat to the United States whatsoever.
AMY GOODMAN: You’re a former weapons inspector in Iraq.
SCOTT RITTER: Correct.
AMY GOODMAN: Can you talk about similarities or differences you see between the lead-up to the invasion of Iraq and what’s happening now with Iran?
SCOTT RITTER: The biggest similarity that we need to point out is that in both cases no evidence was put forward to sustain the allegations that are being made. Iraq was accused of having weapons of mass destruction programs, reconstituting chemical, biological, nuclear, long-range ballistic missile programs. There was an inspection process in place that had access, full access to the facilities in question, and no data was derived from these inspections that backed up the Bush administration’s allegations. And yet, Iraq was told, it’s not up to the inspectors to find the weapons. It’s up to Iraq to prove they don’t exist. Iraq had to prove a negative. And they couldn’t. We now know that in 1991, Saddam Hussein had destroyed the totality of his weapons programs. There weren’t any left to find, discover. There was no threat.
We now have Iran. It’s alleged to have a nuclear weapons program. And yet the International Atomic Energy Agency, the inspectors who have had full access to the sites in Iran, have come out and said, “Well, we can’t say that there isn’t a secret program that we don’t know about. What we can say, as a direct result of our investigations, there is no data whatsoever to sustain the Bush administration’s claims that there is a nuclear weapons program.” And yet, the Bush administration once again is putting the onus on Iran, saying, “It’s not up to the inspectors to find the nuclear weapons program. It’s up to the Iranians to prove that one doesn’t exist.” Why do we go down this path? Because you can’t prove a negative. There’s nothing Iran can do that will satisfy the Bush administration, because the policy at the end of the day is not about nonproliferation, it’s not about disarmament. It’s about regime change. And all the Bush administration wants to do is to create the conditions that support their ultimate objective of military intervention.
AMY GOODMAN: Scott Ritter, one of the things you talk about in your book is that no attention has been paid to the Supreme Leader’s pronouncement in the form of a fatwa, that Iran rejects outright the acquisition of nuclear weapons.
SCOTT RITTER: Well, when we say “Supreme Leader,” first of all, most Americans are going to scratch their head and say, “Who?” because, you see, we have a poster boy for demonization out there. His name is Ahmadinejad. He’s the idiot that comes out and says really stupid vile things, such as, “It is the goal of Iran to wipe Israel off the face of the world,” and he makes ridiculous statements about the United States and etc. And, of course, man, he—it’s a field day for the American media, for the Western media, because you get all the little sound bites out there, Ahmadinejad, Ahmadinejad, president of Iran. But what people don’t understand is, while he can vocalize, his finger is not on any button of power. If you read the Iranian constitution, you’ll see that the president of Iran is almost a figurehead.
The true power in Iran rests with the Supreme Leader. The Supreme Leader is the Ayatollah Khamenei. He is supported by an organization called the Guardian Council. Then there’s another group called the Expediency Council. These are the people that control the military, the police, the nuclear program, all the instruments of power. And not only has the Supreme Leader issued a fatwa that says that nuclear weapons are not compatible with Islamic law, with the Shia belief system that he is responsible, in 2003 he actually reached out to the Bush administration via the Swiss embassy and said, “Look, we would like to normalize relations with the United States. We’d like to initiate a process that leads to a peace treaty between Israel and Iran.” Get this, Israel and Iran. He’s not saying, “We want to wipe Israel off the face of the earth.” He is saying, “We want peace with Israel.” And they were willing to put their nuclear program on the table.
Why didn’t the Bush administration embrace this? Because that leads to a process of normalization, where the United States recognizes the legitimacy of the theocracy and is willing to peacefully coexist with the theocracy. That’s not the Bush administration’s position. They want the theocracy gone. They will do nothing that legitimizes that, nothing that sustains peace. They rejected peace. So, it’s not Ahmadinejad that represents the threat to international peace and security when it comes to American-Iranian relations. It’s the Bush administration, because the Bush administration refuses to put peace on the table. Bush talks about diplomacy. There will not be diplomacy, true diplomacy, until he puts Condoleezza Rice on an airplane, sends her to Tehran to talk to the Supreme Leader.
AMY GOODMAN: We’re talking to Scott Ritter. He has written a new book. It’s called: Target Iran: The Truth About the White House’s Plans for Regime Change. And the picture on the cover has an image of a U.S. gun, of a gun with an American flag. Talk about the image you have here and the backdrop of it.
SCOTT RITTER: You know, I wish I could take credit for that image. But unfortunately, that is the work of—not unfortunately, fortunately that’s the work of a really good graphic designer with Nation Books who came up with, I think, a cover that is not only attractive but symbolic. But I think the point is here that Iran is the target. You know, we talk about America and the symbols of America. And yet, we have an American flag transformed into a symbol that the world recognizes when you say the United States: a weapon. And it’s very sad to think of the United States, the nation that’s supposed to espouse human rights, individual civil liberties, that when you talk about the United States around the world today, they think about us only in terms of violence, violence brought on by guns, because that’s what we’ve become, a nation of violence.
AMY GOODMAN: The scenario you envision around the U.S. and Iran?
SCOTT RITTER: War. The bottom line is that the Bush administration has two more years left to govern here in the United States. They have a policy of regional transformation in the Middle East: regime change. We see that policy in play today in Iraq with all of its horrible manifestations. You’d think that they would have learned something, but they haven’t. They continue to articulate that Iran needs to be transformed into a viable democracy, although, according to your news broadcast today and then other news coming out, it looks like we’re going to give up on democracy in Iraq.
Look, Bush has already said that he doesn’t want to leave Iran to the next president, that this is a problem he needs to solve now. And the other factor that we haven’t woven in here that we need to is the role played by Israel in pressuring the United States for a very aggressive stance against Iran. Israel has drawn a red line that says, not only will they not tolerate a nuclear weapons program in Iran, they will not tolerate anything dealing with nuclear energy, especially enrichment, that could be used in a nuclear program. So, even if Iran is telling the truth—Iran says, “We have no nuclear weapons program. We just want peaceful nuclear energy”—Israel says, “So long as Iran has any enrichment capability, this constitutes a threat to Israel,” and they are pressuring the United States to take forceful action.
AMY GOODMAN: In what way?
SCOTT RITTER: Oh, it’s diplomatic pressure. We see—starting in 2002, you saw the Israeli prime minister and the defense minister come running to the United States in the lead-up to the war with Iraq, saying, “Hey, let’s not worry too much about Iraq. That’s not really a big problem. I know we’ve got a lot of rhetoric going on about weapons of mass destruction, but the big problem’s Iran.” And the Bush administration said, “We don’t want to talk about Iran right now. We’re dealing with Iraq.” In the immediate aftermath of the war, Israel came and said, “Alright, thank you for getting rid of Saddam. We now want you to focus on Iran.” And the United States continued to put Iran on the back burner. And it wasn’t until the Israeli government leaked some intelligence to an Iranian opposition group, the Mojahedin-e-Khalq, who came out and said, “Hey, look, there’s this site in Natanz. They’re doing enrichment there.” And suddenly the United States was forced to say, “Oh, we’ve got to put Iran back on the front burner.” And it’s been Israel that’s been dictating the pace of media operations, let’s say, on Iran.
AMY GOODMAN: Something the media says is that Iran doesn’t need nuclear power—it has plenty of oil—that nuclear power is just its way of getting nuclear weapons.
SCOTT RITTER: Well, there can be no doubt that Iran has plenty of oil, but that oil is the only thing Iran has going for it, in terms of a viable world-class economy. In 1976, the Shah of Iran came to the United States, sent his representatives to intercede and say, “Look, we’ve done an analysis, and we’ve got a finite amount of oil. And right now we need to export it. And if we don’t export it, we don’t make money, etc. We don’t have enough oil to sustain this. We need to come up with an indigenous energy policy that frees up our oil for exportation. We want to use nuclear energy.” And the U.S. government went, “Good idea, Shah. We’re all for it.” That was Gerald Ford.
The chief of staff of the White House at the time was Dick Cheney. The Secretary of Defense was Donald Rumsfeld. So, this argument that both Cheney and Rumsfeld put out today that Iran is a nation awash in a sea of oil, there is no need for a nuclear energy program, they both supported Iran’s goals of achieving nuclear energy in 1976. Not only nuclear energy, but they also supported the Shah when he said, “We cannot allow a nuclear energy program’s fuel to be held hostage by the vagaries of sanctions and war. We need an indigenous fuel-manufacturing capability inclusive of the full uranium enrichment process.” And guess what the U.S. government said in 1976. “No problem, Shah. Good deal.” Of course, in 1979, the Islamists come in and suddenly we change our opinion. The bottom line is, Iran has every right legally to a nuclear energy program, and economically, we’ve already deemed it a responsible way to go.
AMY GOODMAN: Scott Ritter, both the Pulitzer Prize-winning investigative journalist Seymour Hersh and retired Air Force Colonel Sam Gardiner have said covert actions have already begun in Iran, U.S. military. Do you think that is true?
SCOTT RITTER: I respect the reporting of Seymour Hersh. I respect the analysis of Sam Gardiner. And I respect the integrity of people who have talked to me who are in a position to know. Look, we’re already overflying Iran with unmanned aerial vehicles, pilotless drones. On the ground, the CIA is recruiting Mojahedin-e-Khalq, recruiting Kurds, recruiting Azeris, who are operating inside Iran on behalf of the United States of America. And there is reason to believe that we’ve actually put uniformed members of the United States Armed Forces and American citizens operating as CIA paramilitaries inside Iranian territory to gather intelligence.
Now, when you violate the borders and the airspace of a sovereign nation with paramilitary and military forces, that’s an act of war. That’s an act of war. So, when Americans say, “Ah, there’s not going to be a war in Iran,” there’s already a war in Iran. We’re at war with Iran. We’re just not in the declared conventional stage of the war. The Bush administration has a policy of regime change. They’re going to use the military, and the military is being used.
AMY GOODMAN: We only have a minute, but the role of the media in all this. In the lead-up to the invasion, they slammed you, they smeared you, as you were a UN weapons inspector who was opposed to the invasion.
SCOTT RITTER: Well, you know, they can come at me again all they want. I could care less. It’s like water off a duck’s back. The problem’s not me. The issue is not me. The issue is truth and facts. I think it’s clear today that we weren’t given the truth and the facts about the reality of Iraq in the lead-up to the war, and it’s clear the media is not doing the same with Iran. We are being preprogrammed to accept, at face value, true anything negative about Iran. That’s one of the reasons why I wrote the book, to put it into a proper perspective.
AMY GOODMAN: Scott Ritter. His book is Target Iran: The Truth About the White House’s Plans for Regime Change. He is a former UN weapons inspector. And tonight, you will be at the Ethical Culture Society in New York City, along with Pulitzer Prize-winning journalist Seymour Hersh.



vendredi 5 juin 2009

Le Président Barack Obama aux musulmans. Un simple discours ?

Tariq Ramadan
http://www.tariqramadan.com/spip.php?article10698
vendredi 5 juin 2009, par Tariq Ramadan

Nous sommes habitués aux belles paroles et beaucoup, dans les pays majoritairement musulmans aussi bien que les musulmans occidentaux, ont fini par ne plus faire confiance aux Etats-Unis quand il s’agit de discours politiques. Ils veulent des actions et ils ont raison. C’est bien de cela, somme toute, dont notre monde a besoin. Toutefois le Président Obama, qui est particulièrement éloquent et talentueux dans l’usage des symboles, nous a servi avec son discours du Caire quelque chose qui ne relève pas seulement de simples mots. C’est tout à la fois une attitude, un état d’esprit et une vision.

Dans le but d’éviter de dessiner le pourtour d’une vision binaire du monde, Barack Obama s’est référé à « l’Amérique », « l’islam », « les musulmans » et « les pays majoritairement musulmans » : il n’est jamais tombé dans le piège de parler de « nous » en les distinguant ou les opposant à « eux » et il a très vite fait référence à l’islam comme à une réalité américaine, et aux Américains musulmans comme représentant une contribution dans sa propre société. En parlant de sa propre vie, il est allé du personnel à l’universel en affirmant qu’il sait, par expérience, que l’islam est une religion dont le message prône l’ouverture et la tolérance. Le vocabulaire et la substance de son discours étaient importants et nouveaux : il réussit à demeurer tout à la fois humble, autocritique, ouvert et exigeant dans un message s’adressant à « nous » tous, entendu comme « partenaires ».

Les sept domaines qu’il a mis en évidence sont évidemment critiques. On peut être en désaccord avec la lecture et l’interprétation que fait Obama de ce qui se passe en Afghanistan, en Irak et en Palestine (et le rôle des Etats-Unis dans ces conflits), mais il a clairement évité de négliger ces sujets et il a appelé toutes les parties à prendre leur responsabilité afin de faire cesser la violence et de promouvoir la justice et la paix. Il a clairement reconnu la souffrance des Palestiniens et leurs droits à obtenir un Etat viable et indépendant. C’est une première étape nécessaire : l’avenir nous dira si le nouveau Président a les moyens d’être fort et cohérent lorsqu’il traitera avec le gouvernement israélien. Il a laissé ouvert quelques canaux de communication avec l’autorité palestinienne (appelant à l’unité sans marginaliser le Hamas) et l’Iran. Il existe et demeure des questions cruciales et il n’y aura pas de future si on ne les aborde pas avec cohérence et courage. Les attentes sont immenses et Barack Obama doit encore montrer son véritable engagement pratique pour la justice et la paix.

Le Président Obama a fait une distinction importante entre les principes démocratiques et les modèles politiques. L’Etat de droit, le libre choix des peuples, le devoir de transparence sont des principes universels alors que les modèles politiques, a-t-il relevé, dépendent de facteurs historiques et culturels dont il faut tenir compte. On espère que l’administration Obama mettra cette vision en pratique en promouvant la démocratisation partout tout en respectant scrupuleusement le choix des peuples : il serait bon de commencer par l’Irak et l’Afghanistan. Quant aux principes indiscutables de la démocratie, c’est effectivement un bon rappel…en Egypte, au gouvernement égyptien, où le Président a prononcé son discours.

Barack Obama a mentionné sept domaines à considérer. Il a commencé par les domaines les plus politiques et a intelligemment conclu avec les questions critiques des « femmes » et de « l’éducation ». Ce sont là, a-t-il dit, des domaines où nous avons tous à nous améliorer. Sur ces deux questions, il vint avec des propositions pratiques et présenta des projets intéressants dans le futur proche. Faisant face à la crise économique, aux doutes, aux peurs et aux menaces globales, le monde a besoin que les femmes soient plus engagées et que l’éducation soit promue partout . Ces défis communs ont aidé le Président, une fois encore, à parler d’un « nous » inclusif, un nouveau nous pour ainsi dire, dans lequel nous sommes partenaires partageant les mêmes préoccupations, faisant face à des défis similaires et exposés aux ennemis communs.
Ce discours n’est pas seulement orienté vers les musulmans à travers le monde. L’Occident et les non musulmans devrait également l’entendre. Barack Obama parla du fait de reconnaître la contribution historique de l’islam aux sciences, au développement et à la pensée. Il aimerait que ses concitoyens apprennent davantage sur l’islam, qu’ils soient plus humbles et il attend de tous les « libéraux » de ne pas imposer leurs vues aux musulmans pratiquants, femmes et hommes. Personne ne peut imposer une façon de s’habiller ou de penser et nous devons apprendre les uns des autres : cette référence implicite à la controverse française autour du foulard islamique était particulièrement explicite somme toute.
Il cita des textes religieux provenant des trois religions monothéistes qui chacun avait une dimension universelle.
Comme si le véritable universalisme consistait à s’éduquer soi-même, à écouter et à respecter autrui. Deux jours avant son discours au Caire, le Président Obama avait affirmé de façon surprenante que les États-Unis étaient une grande nation islamique : il s’agissait pour lui de rappeler aux Américains, de même qu’à tous les Occidentaux, que les musulmans sont leurs concitoyens et que l’islam fait désormais partie de leur identité nationale.

Un discours particulièrement fort qui ne fut pas seulement un "discours" : il exprime une vision à la fois positive et exigeante. Quelque chose a effectivement changé. De la même façon que Barack Obama alla du personnel à l’universel, nous attendons désormais qu’il aille de l’idéal à la pratique. Il est jeune, il est nouveau, il est intelligent et habile : a-t-il les moyens d’être courageux ? Car cela a à voir avec le courage présidentiel car l’on se demande s’il est possible pour les États-Unis d’être simplement cohérent avec leurs propres valeurs. Est-il possible qu’un homme dépasse et réforme cette tension extraordinaire qui habite la psyché américaine : promouvoir, d’une part, les valeurs universelles et la diversité et nourrir, d’autre part, un esprit auquel il reste des caractéristiques de l’attitude impériale (intellectuellement, politiquement et économiquement) ? Il ne pourra réaliser cela tout seul et il apparaît que ses plus grands compétiteurs sont plus Indiens et Chinois que musulmans. Cependant il demeure crucial de reconnaître les côtés positifs d’un discours qui annonce un nouveau départ : il est impératif que les musulmans prennent Obama aux mots et, au lieu d’adopter une attitude passive ou victimaire, de contribuer à un monde meilleur en étant autocritiques et critiques, humbles et ambitieux, cohérents et ouverts. Le meilleur moyen de pousser Barack Obama à faire face à ses responsabilités aux États-Unis, au Moyen-Orient ou ailleurs consiste pour les musulmans à faire face à leurs propres responsabilités sans diaboliser aveuglément l’Amérique et l’Occident ni naïvement idéaliser un charismatique Président afro-américain.



P.S. Une note personnelle : le Président Barack Obama voulait que nous " disions la vérité". Il est arrivé que j’exprime quelques vérités sur l’invasion américaine illégale de l’Irak et le soutien unilatéral et aveugle des États-Unis au gouvernement israélien. Pour cela, j’ai été interdit d’entrée aux États-Unis et le suis encore. Il se peut que ce soit une de ces incohérences qui font que certains d’entre nous doutent encore du sens véritable des discours politiques. Une question de cohérence, une fois encore.

jeudi 4 juin 2009

Obama au Caire : le "cycle de la méfiance" avec les musulmans doit s'achever


NouvelObs

NOUVELOBS.COM 04.06.2009 20:00

"Je suis venu chercher un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde", a affirmé le président américain lors de son discours en Egypte. Il a jugé "légitimes" les aspirations des Palestiniens à avoir un Etat.

Le président américain Barack Obama a dit jeudi 4 juin qu'il était venu "chercher" au Caire un "nouveau départ entre les musulmans et les Etats-Unis", et appelé à lutter ensemble contre l'extrémisme et la violence. Dans un discours très attendu à l'université du Caire devant quelque 3.000 invités, le président américain a lancé un discours nourri de citations du Coran, dans lequel il s'est positionné comme un ami du monde musulman. "Ce cycle de méfiance et de discorde doit s'achever", a lancé le président américain. "Je suis venu chercher, ici au Caire, un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde, un nouveau départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel. Un départ fondé sur cette vérité que l'Amérique et l'islam partagent des principes communs de progrès, de tolérance et de dignité humaine". Si "le changement ne peut pas intervenir du jour au lendemain", il se dit "convaincu que pour avancer, nous devons dire ce que nous avons sur le cœur."

Extrémisme
Barack Obama a évoqué les grands problèmes de la région car "nous ne devons pas ignorer les tensions mais y faire face frontalement." L'un des problèmes majeurs reste "l'extrémisme violent sous toutes ses formes". Il rappelle que cette violence va "à l'encontre de l'Islam lui-même. Le Coran dit que quiconque tue une personne, tue l'humanité entière." Evoquant la guerre contre le terrorisme, il a réaffirmé que "malgré le coût, l'engagement américain ne faiblira pas." Il a tenu à rassurer le peuple irakien : "nous ne cherchons pas à nous installer, nous n'avons aucune prétention sur la souveraineté du pays." Toutes les troupes devraient être parties en 2012. Mais Barack Obama a conscience que "la solution militaire ne peut pas tout régler". C'est pourquoi, il a également annoncé l'investissement de 1,3 milliard chaque année pour les cinq prochaines années pour la construction d'écoles et 2,8 milliards pour développer l'économie du pays. Enfin, il a confiance dans le fait que "la foi de plus d'un milliard de personnes et plus grande que la haine d'une poignée."

Israël-Palestine
Le président américain s'est exprimé sur la entre les Israéliens et les Palestiniens. Soulignant le "lien inébranlable" des Etats-Unis avec Israël et le droit du peuple d'Israël à avoir une terre, il n'a pas hésité à parler de "situation intolérable" pour les Palestiniens qui "vivent l'humiliation que suppose l'occupation". L'obtention de terres pour les Palestiniens est une "aspiration naturelle et légitime". Il a donc fermement appelé Israël à mettre fin à la "colonisation". Il demande aux deux Etats à respecter la Feuille de route établie. La contestation par la violence n'est que "lâcheté". Il recommande au Hamas de "jouer le rôle qui est le sien" c'est-à-dire "unifier et répondre aux aspirations" du peuple Palestinien. "L'Amérique sera côte à côte avec ceux qui veulent la paix", a-t-il-affirmé.

Nucléaire
Barack Obama reconnaît les torts de l'Amérique envers l'Iran dans le passé. "Pendant la Guerre froide, les Etats-Unis ont renversé un leader élu de manière démocratique". Mais "plutôt que d'être rivé sur le passé, il a appelé à "aller de l'avant". Sur la question du nucléaire notamment où il a renouvelé son appel pour une planète sans aucune arme nucléaire, sauf civil. Il a également affirmé que la promotion de la démocratie avec la guerre en Irak était une erreur. "Aucun système ne devrait être imposé par un pays sur un autre". Il a cité Thomas Jefferson : "j'espère que notre sagesse grandira en même temps que notre pouvoir", et a promis de respecter la souveraineté des pays.

Démocratie
Malgré les différentes cultures, il croit à un "gouvernement pour le peuple, par le peuple". Il appelle les gouvernements du monde entier à respecter le droits des minorités, à placer l'intérêt des peuples au-dessus de leur intérêt. Il n'a pas hésité à évoquer le droit des femmes, notamment la nécessité d'une éducation égale pour tous. "Ce n'est pas une coïncidence si les pays où les femmes sont les mieux éduquées qui sont les plus prospères", a-t-il souligné. Rassurant sur la mondialisation, le président américain a dit comprendre que le "changement peut susciter la crainte avec la perte de son identité et de ses traditions". Mais il a affirmé que le "progrès humain ne peut être ignoré." Il n'y a pas de "contradiction entre modernité et tradition." Il a pris en exemple le Japon et Dubaï.

Partenariats
Barack Obama a annoncé le développement de partenariats d'échange entre étudiants "comme celle qui a permis à mon père de venir étudier en Amérique". Un sujet qu'il évoquera plus longuement au Sommet de l'entreprenariat. "L'innovation est la monnaie d'échange du XXIème siècle", plus que le pétrole a-t-il affirmé. Il a évoqué la nécessité de se "rassembler au nom du monde que nous envisageons. "Tant que nos relations seront définies par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt que la paix, à ceux qui font la promotion du conflit plutôt que de la coopération", a-t-il déclaré. "La foi devrait nous rassembler."

Les Etats-Unis et l'Islam
Tout au long de son discours, Barack Obama n'a pas hésité à vanter les mérites de l'Islam et citer le Coran pour appuyer ses propos. Ainsi, il a évoqué la "dette de la civilisation" envers les musulmans, grâce à leur sens de "l'innovation : l'algèbre, la boussole, l'imprimerie." Il a rappelé que "l'Islam a toujours fait partie de l'histoire américaine" et que l'Islam a une histoire de tolérance. Il rejette la "tendance à mesurer la foi par le rejet de celle d'autrui." "Depuis notre fondation, les musulmans ont enrichi les Etats-Unis". En tant que président, l'une de ses responsabilités est de "lutter contre les stéréotypes de l'Islam là où ils se trouvent". Mais, rappelle-t-il, "ce même principe doit s'appliquer pour les musulmans à l'Amérique." "Je suis un exemple que même en s'appelant Barack Hussein Obama, on peut être élu. Mais mon histoire personnelle n'est pas si unique. Cette promesse existe pour tous, pour les 7 millions de musulmans américains." D'ailleurs, les Etats-Unis, terre de "tolérance" permet aux "femmes de porter le voile." Il a appelé les pays occidentaux à éviter de discriminer les musulmans en interdisant certaines tenues."Que la paix de Dieu soit avec tous.", a-t-il conclu.

Fin de la tournée
A la fin de son discours, le président américain se rendra au plateau du Guizeh pour visiter les trois grandes pyramides, flanquées du Sphinx, sous la houlette de Zahi Hawass, le médiatique patron des antiquités égyptiennes. C'est en soirée, au terme d'une journée déjà qualifiée d'historique par les Egyptiens, que le président américain quittera le Proche-Orient pour rallier l'Europe.Il doit visiter vendredi le camp de concentration de Buchenwald (Allemagne) et participer samedi au 65e anniversaire du Débarquement en Normandie (France) des forces alliées contre l'Allemagne nazie.