mardi 28 juillet 2009

Revirement d'Obama dans le conflit israélo-palestinien?

l'EXPRESS
Par Etienne Bodard, publié le 28/07/2009 18:46 - mis à jour le 28/07/2009 19:15
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/revirement-d-obama-dans-le-conflit-israelo-palestinien_777343.html

La paix est possible entre Israël et la Palestine. Du moins, le président américain tente-t-il de s'en convaincre, sans forcément trouver les clés d'un accord difficile à dessiner.
"La rencontre a été très productive". C'est en ces termes que George Mitchell a qualifié son entrevue avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, le 28 juillet à Jérusalem. Pourtant, les négociations menées par l'envoyé spécial du président Obama pour le Proche-Orient sont loin d'être concluantes. Au point de remettre en cause la stratégie diplomatique de la Maison-Blanche.
L'administration américaine exige du gouvernement israélien ni plus ni moins que le respect de la "feuille de route" acceptée en 2003. Ce document mis au point par le Quartet diplomatique (Etats-Unis, Union européenne, Russie, Organisation des Nations-unies) reprend les propositions élaborées dans le rapport Mitchell sur le gel des colonies juives de peuplement dans les territoires de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
Face à l'opposition de Benjamin Netanyahou qui revendique la construction de nouvelles habitations dans les colonies existantes afin de répondre à la croissance démographique naturelle, Barack Obama a été contraint d'assouplir sa position. Contrairement à ce qu'il affirmait dans son discours du Caire du 4 juin, il accepterait que le gel total ne prenne effet qu'à l'achèvement de la construction, déjà planifiée, des 2500 logements dans ces colonies.

Honorer la promesse d'Ariel Sharon
Ce renoncement, même s'il n'est pas encore officiellement confirmé, est déjà très critiqué par Saëb Erakat, négociateur palestinien, qui accuse Israël de n'avoir pas respecté ses engagements "sur le gel de la colonisation, la réouverture des institutions palestiniennes à Jérusalem-Est, le démantèlement des colonies sauvages et la libération des prisonniers palestiniens".
Benjamin Netanyahou a tout de même fait un pas vers la reprise des négociations pour la paix avec les Palestiniens en admettant la solution d'un Etat palestinien, dont les frontières sont à définir, et en déclarant vouloir honorer la promesse d'Ariel Sharon de raser 23 colonies sauvages.
Reste que la reprise des discussions est largement conditionnée par la politique américaine au Proche-Orient. Or, l'insistance initiale du président américain à faire des colonies la priorité n'est pas partagée dans la région. Aussi bien l'Arabie Saoudite qu'Israël refusent que la question de la colonisation soit un préalable à la présentation d'un plan de paix qui permettrait de relancer les pourparlers entre Israéliens et Palestiniens.
C'est à se demander si l'empressement de Barack Obama ne cache pas plus vraisemblablement une absence de stratégie viable pour trouver une issue durable au conflit israélo-palestinien.

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