mardi 10 février 2009

Moubarak et Sarkozy espèrent une trêve rapide à Gaza

L'Express
Par Reuters, publié le 09/02/2009 à 15:33
Emmanuel Jarry, édité par Gilles Trequesser
PHOTO : Nicolas Sarkozy et son homologue égyptien Hosni Moubarak ont évoqué à l'Elysée les possibilités de parvenir à une trêve durable dans la bande de Gaza. (Reuters/Philippe Wojazer)
PARIS - Hosni Moubarak et Nicolas Sarkozy espèrent l'établissement d'une trêve durable entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël dans la bande de Gaza la semaine prochaine.
"Nous avons parlé de la date à laquelle l'accalmie pourrait intervenir, peut-être à partir de la semaine prochaine", a dit le président égyptien à la presse après un déjeuner avec le chef de l'Etat français au palais de l'Elysée.
Israël et le Hamas ont annoncé chacun de leur côté un cessez-le-feu le 18 janvier, après 22 jours d'intervention militaire israélienne dans la bande de Gaza pour mettre fin aux tirs de roquettes palestiniens à partir de ce territoire.
Ce cessez-le-feu, première étape vers une trève durable, a cependant été jusqu'ici imparfaitement respecté. L'aviation israélienne a ainsi de nouveau pris pour cible aujourd'hui deux bâtiments du Hamas en représailles à des tirs de roquettes.
Hosni Moubarak et Nicolas Sarkozy s'efforcent depuis le 6 janvier de mettre en oeuvre un plan de paix franco-égyptien.
"On travaille ensemble sur une trêve d'un an, 18 mois, deux ans si c'est possible", dit-on dans l'entourage du président français, qui est allé deux fois dans la région en janvier pour encourager et soutenir les efforts de médiation de l'Egypte.
Cette trêve de longue durée s'accompagnerait de la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit, détenu dans la bande de Gaza par le Hamas, et de la réouverture des points de passage entre Israël et ce territoire, "d'abord complètement pour l'aide humanitaire, puis la reconstruction".
"On peut imaginer plusieurs phases",
précise un conseiller du président français.
Hosni Moubarak a également dit avoir invité Nicolas Sarkozy à coprésider avec lui la conférence sur la reconstruction de la bande de Gaza, le 2 mars au Caire.
PARAMÈTRE ÉLECTORAL ISRAÉLIEN
Les deux chefs d'Etat estiment que le retour au calme dans la bande de Gaza doit être le point de départ d'une relance du processus de paix au Proche-Orient.
Cette relance repose cependant pour une bonne part sur la réconciliation entre le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, et le Fatah, qui contrôle l'Autorité palestinienne en Cisjordanie.
"Nous plaidons beaucoup pour que les Palestiniens trouvent eux-mêmes le chemin de la réconciliation", précise-t-on dans l'entourage de Nicolas Sarkozy.
"Est-ce que ça doit être un gouvernement d'union nationale, de consensus, de technocrates ? Ça n'est pas notre affaire", souligne-t-on de même source. "Mais on ne peut pas négocier la paix avec deux morceaux d'Etat palestinien et il n'est pas question d'avoir une sorte de conclusion de la négociation avec seulement la Cisjordanie, en laissant de côté la bande de Gaza."
La relance du processus de paix dépend aussi en partie du résultat des élections législatives de demain en Israël.
Lors de son dernier voyage à Charm el-Cheikh et à Jérusalem, le 18 janvier, le président français avait proposé la tenue rapide d'une conférence internationale.
Il s'agit de "remettre sur l'horizon l'objectif de la création d'un Etat palestinien" à côté d'Israël, explique un conseiller de Nicolas Sarkozy. "Ce qu'on a en tête, ce n'est pas une conférence de négociation, c'est un acte politique au plus haut niveau des chefs d'Etat pour dire, 'nous sommes totalement déterminés, tous ensemble, à aboutir à la paix en 2009'."
"Or le premier préalable, c'est quand même d'avoir un gouvernement en Israël",
ajoute-t-il. La réconciliation inter palestinienne et la formation du prochain gouvernement israélien sont donc "deux paramètres importants qui nous aideront à mieux préciser le calendrier".
La France et l'Egypte misent enfin sur le réengagement des Etats-Unis dans le processus de paix au Proche-Orient, sous la houlette du nouveau président Barack Obama.

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